Maudits silmarils : maudit AU by Dilly

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Le conarovirus

Suit le précédent chapitre.


Le conarovirus

Une réunion de crise concernant l'épidémie de conarovirus COVID-19 se tenait dans le bureau de la mairie de Paris.

« Donc si je comprends bien », d'agaça Arthur Gondolin, « pendant que tout le monde parlait du joujou de Benjamin Grivois, rien n'était fait pour anticiper la propagation de l'épidémie ! »

Célestin Egalement, affalé dans son siège, balaya l'affirmation d'un rire.

« Vous n'allez pas vous y mettre vous aussi… On ne va pas planter toute l'économie pour un rhume ! Et puis ça tue que les vieux... Ils vont mourir, de toute façon ! »

Sven Lodh n'avait toujours rien dit. Soudain il se leva, un dossier dans les mains.

« Monsieur le Maire, tandis que d'autres s'échangeaient les vidéos coquines de notre collègue, achetaient des actions pharmaceutiques... »

Egalement détourna la tête.

« Ou suivaient la folie de notre Président, Emmanuel Mairon... » poursuivit l'adjoint, « Je réfléchissais, à tout ce qui pouvait être mis en place dans la ville de Paris, où le virus circule probablement déjà. Nous devons nous inspirer des méthodes chinoises. »

« Ben voilà ! », s'exclama Egalement. « Je l'ai toujours dit, qu'il était communiste ! Toujours à tailler ses bonsaïs ! »

« C'est japonais », se contenta de répondre Sven Lodh.

* * *

Une semaine plus tard, Mme Leblond marchait dans la rue, son sac de courses à la main. Soudain, un engin volant s'arrêta devant elle. Elle tressauta. Une voix sortit de la machine, comme si elle s'adressait à elle :

« Grand-Mère ! » l'interpella le drone. « Vous n'avez pas votre masque ! Il y a une grande épidémie, vous ne pouvez pas sortir sans votre masque ! »

Effrayée, la vieille femme laissa tomber son sac de courses et s'enfuit en courant, jusqu'à la Boulangerie du Moulin, qui était dans ses heures de fermeture.

« Belin ! Belin ! » appela-t-elle.

Belin sortir de derrière le comptoir, en costume de boulanger.

« Tu ne vas pas me croire ! Mais il y a une soucoupe volante dehors ! »

« C'est l'maire qui les envoie », répondit le jeune homme. « Pour surveiller les gens ! J'l'ai reçu par sms. »

Un carillon ; la porte de la boulangerie s'ouvrit à nouveau. Eric de la Fontaine entra, la tête bien protégée, enfoncée dans un bidon d'eau de source transparent à l'envers.

« Il faut que vous fermiez la boutique ! », s'exclama-t-il, la voix atténuée par le plastique.

« Quoi ? »

« C'est trop dangereux, il faut fermer la boulangerie ! », répéta-t-il, rouge.

« T'es en train d't'étouffer », lui fit remarquer Belin.

« Il faut qu'il s'enlève ça ! », ajouta sa grand-tante.

Voyant qu'il commençait à manquer d'air, ils l'aidèrent à s'extraire la tête du bidon. Belin lui apporta de l'eau.

« En voilà une idée », dit Mme Leblond, « de s'mettre la tête dans une chose pareille ! »

« Il faut que vous fermiez la boulangerie », répéta à nouveau Eric, en prenant de grandes bouffées d'air. « Je ne veux pas que vous mouriez ! »

Il serra Belin dans ses bras, les larmes aux yeux. Belin rougit.

« Tu as peur du coronavirus », dit-il quand Eric désserra son étreinte, « mais ce n'est pas moi qui ait failli mourir étouffé. »

« Ce n'est pas le coronavirus », corrigea Eric, « c'est le conarovirus ! »

« J'me trompe toujours. »

Accablée par toutes ces émotions, Mme Leblond s'était assise sur un tabouret. Le téléphone d'Eric vibra dans sa besace.

Il regarda qui lui avait écrit ; c'était un message de Laurent Findel.

C'est terrible ! Ils ont tout dévalisé ! Impossible de trouver du quinoa !

 


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